LA VILLA DE LA DISCORDE

Le Choix Fatidique

             Le soleil brille, les oiseaux chantent, et M. EMIUBA, tout juste diplômé en gestion d’entreprise, se promène dans son quartier, le regard perdu dans l'avenir. Après des années d'efforts, de sacrifices et d'études, il est enfin prêt à réaliser son rêve : faire construire sa propre villa familiale. Une villa qui, selon lui, marquera sa réussite. Mais qui pourrait mieux exécuter ce projet que M. BROSE, son ami d'enfance ?

Tout le monde sait que l'amitié, surtout une amitié de longue date, peut créer des liens solides. M. EMIUBA, un homme d'affaires pragmatique, choisit donc de confier à BROSE la réalisation de cette œuvre monumentale. Après tout, ce dernier a toujours su se débrouiller, s’attirant des "relations" qui, selon lui, pouvaient tout arranger. M. EMIUBA ferme les yeux sur le manque de qualifications formelles de son ami et fait un pas de plus vers ce qui serait, peut-être, une erreur monumentale.

M. EMIUBA (avec enthousiasme) : "BROSE, j’ai une opportunité en or pour toi. J’ai les fonds, le plan est prêt, et c’est toi qui vas faire de ma maison une réalité."

M. BROSE (souriant largement) : "T’inquiète, mon frère. On va te construire ça à un prix imbattable. Tu vas voir, cette villa sera la meilleure du quartier. Tu me connais, j’ai mes contacts."

M. EMIUBA, touché par l’engagement de son ami et sûr que l’amitié prime sur tout, se dit qu’il est en bonnes mains. Cependant, lorsqu’il reçoit le devis de M. BROSE, quelque chose cloche. Les prix des matériaux sont incroyablement bas, comme s'il s’agissait de matériaux à la portée de tout le monde. Mais, pris par son enthousiasme et sa confiance en BROSE, il néglige ce détail.

En parallèle, il consulte M. OTCHO, un expert en génie civil, pour avoir un second avis. Ce dernier se fend d’un sourire incrédule en voyant les chiffres.

M. OTCHO (rire nerveux) : "C’est quoi ça ? On ne peut pas construire une villa avec ces prix-là, même si tu avais une armée de lutins pour t’aider !"

M. EMIUBA, tout de même rassuré par la promesse de BROSE et son insistance à utiliser ses "relations", ferme les yeux et décide de faire avancer les choses. Il signe les papiers, et les travaux commencent.

 

Le Chantier Chaotique

             Les premières semaines du chantier s'écoulent dans une impression de lenteur. M. BROSE est partout, il supervise, il parle à des gens, il prend des notes… mais les travaux avancent à une vitesse bien trop lente. M. EMIUBA commence à s’inquiéter. Un jour, alors qu’il se rend sur place pour inspecter le chantier, il tombe sur un spectacle qui le laisse sans voix.

Les fondations sont incomplètes, et le béton, mélangé à la main, semble plus ressembler à une pâte molle qu’à un matériau de construction solide. M. BROSE, loin de s'en inquiéter, s'approche, sourire en coin, tout en lui expliquant que "c’est une technique ancestrale".

M. EMIUBA (perplexe) : "Mais BROSE, pourquoi n’utilises-tu pas une bétonneuse ? C’est la base, non ?"

M. BROSE (tout sourire, comme un gourou) : "C’est une méthode artisanale que j’ai apprise au fil des années. Ce béton-là va être plus solide que tout ce que tu peux imaginer !"

M. EMIUBA (fronçant les sourcils) : "Tu es sûr ? Parce que là, ça ressemble plus à une erreur qu’à un chef-d'œuvre."

M. BROSE lui tapote l’épaule. "Ne t’inquiète pas. Tu verras, tout va tenir. C’est un secret bien gardé, tu n’as rien à craindre."

Les jours passent, et les choses ne s’améliorent pas. L'avancée des travaux semble suspendue dans un état d'incertitude. Les murs s’élèvent, mais de manière aussi irrégulière qu’un château de cartes. Quand M. EMIUBA revient sur le chantier, il commence à comprendre que l'ampleur des défauts ne peut pas être ignorée. Le pire, c’est que M. BROSE, tout en rendant des comptes, semble toujours aussi serein.

Le sol est recouvert de poussière et d'outils mal rangés. Le chantier est un chaos total. M. EMIUBA décide alors d’appeler M. OTCHO, de plus en plus inquiet.

M. OTCHO (en observant la scène avec une grimace) : "C’est un désastre. Regarde ce béton, regarde ces murs. Rien n’est fait dans les règles de l’art. Mais tu persistes à croire que ton ami va réussir ? Il est évident que tout va s'effondrer."

M. EMIUBA (détournant les yeux) : "Je lui ai promis. C’est un ami de longue date, je ne peux pas le laisser tomber."

M. OTCHO, exaspéré, secoue la tête. "L’amitié ne construit pas une maison solide, et ce chantier le prouve."

(à suivre)

 

Rédaction : Cédrick ADON

Relecture et Publication : Cédrick ADON

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